Un quart de siècle après l’avènement de l’AFDL, la province du Nord Ubangi connait une situation similaire à celle de l’Europe d’après la deuxième guerre mondiale et de l’Ukraine aujourd’hui caractérisée par la destruction quasi-totale de l’infrastructure socio-économique. A l’instar de l’Europe et de l’Ukraine qui avaient besoin d’un apport massif des capitaux et ont bénéficié d’un programme d’aide économique et financière externe communément appelé Plan Marshall pour la reconstruction, la province du Nord-Ubangi, victime du cynique et inique code 032 de l’AFDL ayant plongé sa population dans la précarité, a plus que jamais besoin d’un programme massif similaire au Plan Marshall. Ce plan ne devrait pas être confondu avec le programme du gouvernement provincial. Il s’agit d’un programme d’aide à étaler sur une période de cinq années à venir pour lutter contre la famine, le chômage, la pauvreté et l’enclavement… dont l’exécution et les résultats doivent être progressivement perceptibles dès la première année.
Mais d’où viendrait le fonds pour financer un tel programme ?
Comme nous le savons, à l’avènement de l’AFDL en mai 1997, le Grand Equateur a été identifié et classé sous le code 032, un code d’exclusion. Au fil du temps et par la politique de diviser pour mieux régner, ce code a été restreint à la seule province du Nord-Ubangi, province d’origine du feu Maréchal Mobutu. Et depuis lors, politiciens, intellectuels, jeunesse n’ont pas baissé les bras pour dénoncer et décrier l’exclusion de leur province de la gestion du pays. C’est ainsi qu’ils n’ont pas hésité à protester contre la non-représentativité de la province du Nord-Ubangi dans le gouvernement Ilunga Ilunkamba. Cependant, les choses ont timidement évolué même si en termes de pourcentage, on s’accorde à dire que la représentativité opérée est faible et même insignifiante. Quelques ressortissants du NU ont été nommés d’une manière ou d’une autre dans le quota de la province du Nord-Ubangi. A ce titre, et comme il est de pratique dans toute structure ou organisation, les mandataires ont l’obligation de verser le 10% de leurs émoluments à leurs structures ou organisations d’origine ; et pour le cas d’espèce, à la province du Nord-Ubangi qu’ils représentent. Leurs cotisations constitueraient le fonds-noyau de démarrage pour le financement de ce programme que nous qualifierons de notre plan Marshall. Evidemment, d’autres sources de financement pourront être identifiées dans la suite.
Qui va gérer cet argent ? A quoi va-t-il servir ? Est-ce assez pour l’exécution de notre programme ? Autant des questions taraudent l’esprit de chacun de nous.
Face à ce questionnement, ADENU propose ce qui suit :
– Pour éviter la politisation de l’entreprise, on envisagera la création d’une société (entreprise ou structure) mixte dans laquelle la province, la société civile et les particuliers seraient des actionnaires. Cette société pourra être nommée « La logistique du Nord-Ubangi ». Ceci, du fait qu’elle aura pour mission première de doter la province des outils tels que des équipements légers et lourds pour l’agriculture, des engins pour la réfection des routes et pour les constructions des bâtiments, ainsi que de petits outils tels que les houes, les pelles, les machettes, les brouettes et autres de base que des particuliers pourront aussi louer pour leurs travaux.
– Aux cotisations des mandataires s’ajouteront des dons legs et aides financières de la diaspora et des notables ainsi que des amis de la province du nord-Ubangi. Le fonds ainsi réuni pourra servir de capital de démarrage de la Logistique du Nord-Ubangi. Et pour appuyer l’idée lancée récemment par le professeur Tongele, nous commencerons par des cultures expérimentales telles celles de riz, de maïs, de manioc sur une certaine étendue d’hectares grâce à la location de tracteur. Ceci permettrait déjà à quelques jeunes gens et femmes de trouver du travail, saisonnier soit-il.
La vente de ces récoltes va augmenter le capital de notre société et lui permettre d’investir dans un autre projet.
La réalisation d’un tel objectif ne peut être possible qu’avec l’élaboration d’un programme, d’un plan sur une période d’au moins cinq ans. ADENU offre un cadre d’échange et de réflexion aux filles et fils du Nord-Ubangi désireux de sortir la population de la précarité.
Comme quoi, la survie de la province du Nord Ubangi dépend désormais d’abord de nous-mêmes, fils et filles du terroir.
Ensemble, nous sommes très forts.
La rédaction