Des éleveurs peuls provenant de : Cameroun, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Sud-soudan et Tchad, appelés communément Mbororo, occupent depuis un certain moment des espaces en RD Congo dans les provinces de Bas et Haut Uele, Sud et Nord-Ubangi.
Ces éleveurs nomades ont déjà par le passé tenté de migrer vers le territoire congolais en quête de pâturage pour leurs bétails, notamment en 1940 et en 1983. Ils ont été à chaque fois reconduits à la frontière par les autorités de l’époque. C’est par les frontières de la RD Congo avec la République Centrafricaine (RCA) et le Sud Soudan que ces Mbororo entrent sur notre territoire.
En effet, dans la tradition de transhumance, les éleveurs nomades sont censés retourner par saison favorable à leur point de départ ou pays d’origine. Curieusement, ces Mbororo qui ont réussi à pénétrer le territoire congolais au début des années 2000 pendant la rébellion du MLC ne sont pas repartis. Ce qui est surprenant pour tout observateur averti est que les Mbororo arrivés en RD Congo détiennent des armes de guerre, sous prétexte de protéger leurs bétails, et se déplacent avec femmes et enfants et de ce fait, n’offrent aucune garantie d’être de passage, sinon qu’une volonté de s’implanter pour toujours là où l’occasion leur sera donnée, et même là où ils pourront s’imposer. Malheureusement, et selon nos sources, l’afflux de ces nomades passe par la corruption des certaines autorités politico-administratives, coutumières et des responsables des services publics.
Cette pratique qui hypothèque l’avenir de toute une province et de surcroît de l’ensemble du pays fait craindre à la population du Nord Ubangi de vivre des horreurs de ses compatriotes de l’Est de notre pays qui, depuis quelques décennies, résistent contre les envahisseurs pour défendre leurs terres et ce faisant, sauvegardent l’unité nationale menacée par le spectre de la balkanisation. C’est ici l’occasion de rendre un vibrant hommage à nos vaillants compatriotes de l’Est pour leur patriotisme, leur bravoure et leur sacrifice suprême.
Le récent accrochage survenu au début du mois de septembre entre les Mbororo et la population de la localité Maka, dans le territoire de Yakoma, à la frontière avec la province de Bas-Uele est une preuve que la présence de ces nomades représente une menace à la sécurité et à la paix dans notre province.
En effet, le Nord-Ubangi étant une province à vocation essentiellement agricole, la cohabitation entre Mbororo (éleveurs) et population du Nord-Ubangi (agricultrice) ne peut être que conflictuelle même en temps normal. La violence et la brutalité qui ont caractérisé cet accrochage de Maka a mis à nu la détention d’armes de guerre par les Mbororo. Quand on sait que ces derniers vivent généralement retranchés, qu’ils détiennent des armes dont l’Etat congolais ignore tout sur les caractéristiques et la quantité et même l’effectif (Mbororo), la menace sécuritaire s’amplifie. La plupart de ces Mbororo travaillant pour le compte des dignitaires de leurs pays de provenance, peuvent servir des têtes de pont aux forces d’occupation dont les indices sont perceptibles à travers le déploiement des soldats rwandais à la frontière de la RCA avec le Bas-Uele, les Nord et Sud-Ubangi.
Face à cette menace réelle et imminente, ADENU appelle :
- Le gouvernement à prendre très au sérieux la menace pour la sécurité nationale que représente la présence des Mbororo dans la partie Nord de notre pays et prendre des mesures adéquates pour l’enrayer ;
- L’Assemblée nationale à mettre sur pieds en urgence une commission d’enquête parlementaire pour identifier les autorités politico-administratives, coutumières et les responsables des services publics impliqués dans la corruption et ainsi démanteler le réseau ;
- La population du Nord-Ubangi à la vigilance pour la protection de son patrimoine, à dénoncer tout fait ou acte allant dans le sens d’hypothéquer ce dernier.
« Notre terre, c’est sacré. Notre devoir, la défendre jusqu’au sacrifice suprême – Ensemble, nous sommes plus forts ».
La Rédaction.