Il est établi qu’une exploitation agressive et violente de la nature anéantit son pouvoir de régulation du cycle de la vie et de maintien de l’équilibre de la biodiversité, au point que l’existence même de l’humanité s’y trouve menacée.
Un SOS est lancé pour ralentir ou mieux inverser la tendance au réchauffement climatique et pour sauver l’humanité. Pour lutter contre cette menace, la réduction des gaz à effet de serre, produits par l’activité humaine, le captage et le stockage de carbone afin d’empêcher l’émission de millions de tonnes de dioxyde de carbone et d’en réduire les concentrations dans l’atmosphère, constituent les principales mesures adoptées et qui font l’unanimité en la matière.
Pour marquer sa reconnaissance envers ceux qui ont traité généreusement la nature, en respectant son cycle de renouvellement, et encourager ceux qui le feront à l’avenir, la Communauté des nations, par le biais des Nations unies, s’engage à les gratifier. Les actions entreprises pour le captage et stockage du carbone participent efficacement à l’effort de traitement généreux et respectueux de la nature et méritent d’être gratifiées. D’où les populations de grandes forêts équatoriales d’Afrique et d’Amazonie se trouvent en position de réclamer leurs droits à la récompense de bons élèves de la nature car, sans leurs discipline et patience dans la préservation de leurs environnements, l’Humanité serait dans l’impasse.
Quid de la population du Nord Ubangi qui fait partie de ces élus, respectueux de la nature, en position légitime de récolter les fruits pour avoir préservé son environnement, dont de grandes étendues de forêts primaires ? Le moment est venu de veiller aux intérêts des populations des milieux concernés par le crédit carbone qui doit leur bénéficier en premier. Ce serait une grave injuste que penser un seul instant à soutirer à ces populations, cette manne que leur offre la nature qu’elles ont participé à préserver.
En effet, par la formation et l’information, nous savons que les occupants originaires des milieux forestiers concernés doivent être les premiers bénéficiaires de crédit carbone par le rôle qu’ils ont joué, qu’ils jouent et qu’ils joueront dans cette entreprise.
ADENU, en tant que société civile, défenseuse et promotrice du bien-être de la population, s’engagera sans réserve à s’assurer que la population locale est dans ses droits et bénéficie de tous les avantages qui découlent des nouvelles mesures de protection et de préservation de la nature qu’elle a toujours observées aux bénéfices de l’Humanité. Ainsi tout contrat signé ou à signer dans le cadre de cette entreprise, devrait être passé aux peignes fins pour s’assurer que la population locale perçoit tous ses droits et bénéfices liés au contrat. Et ces actions de revendication et de recherche seront menées à tous les niveaux tant local, national qu’international pour obtenir justice. S’il s’avère qu’un contrat a été signé en violation d’une quelconque disposition en la matière, en ignorant un quelconque intérêt de la population et/ou avec une certaine intention de soutirer des avantages dus à la communauté au bénéfice d’un ou de quelques individus, quels qu’ils soient, ce contrat sera attaqué et fera l’objet d’une annulation pure et simple.
Pour cela, ADENU, conformément à sa mission et vision, s’engagera dans la sensibilisation de la population pour la cause ; à la mobilisation de la population pour défendre ses droits et à sensibiliser la jeunesse pour prendre une part active dans les activités de l’entreprise de crédit carbone.
Il sera nécessaire et impérieux qu’une structure des originaires des milieux concernés soit constituée sous le parapluie de la Société civile pour gérer l’entreprise de crédit carbone, au lieu de confier ce crédit aux tiers non originaires qui vont en tirer indûment de colossaux profits à la suite de sales jeux de pots de vin, caractéristiques de notre élite politico-administrative, car l’entreprise de crédit carbone est à la portée de fils et filles du terroir.
C’est de cette façon, que ADENU s’entend exprimer sa gratitude à ses aïeux qui nous ont appris depuis la nuit des temps à dialoguer avec la nature en la respectant au lieu de la violenter et en nous léguant un héritage dont la génération actuelle est en passe d’en récolter les fruits.
« Notre terre est sacrée, la défendre jusqu’au bout est une obligation. Ensemble, nous sommes plus que forts »
Redacteur en chef
Gonzato Bina